Le ministre des Postes, des télécommunications et de l’économie numérique, M. Léon Juste Ibombo, a fait part, le 30 septembre à Brazzaville, aux participants au sommet du commerce électronique de l’expérience du Congo du e-commerce, afin de promouvoir le développement de l’Afrique centrale.Organisé en visioconférence par Global system for mobile communications (Gsma) et la Commission économique pour l’Afrique et les Nations unies (Uneca), ce sommet du commerce électronique vise à accélérer le commerce électronique par le mobile.Il vise aussi à promouvoir une politique d’inclusion numérique au profit des communautés rurales et d’autres couches défavorisées de la population, afin qu’elles puissent bénéficier des mêmes opportunités, notamment celles offertes par le e-commerce à des tarifs abordables et non discriminatoires, quelle que soit leur localisation géographique.Parlant de l’expérience du Congo, M. Ibombo a cité quelques réalisations faites, entre autres
les infrastructures de base, dont les plateformes de commerce électronique, qui sont le premier maillon pour le développement du e-commerce et des services mobiles, la législation pour protéger la population et reconnaitre les transactions ainsi que la défiscalisation totale des instruments des communications électroniques.Selon lui, pour favoriser l’accès au e-commerce, dans le cadre de la démocratisation de l’accès aux communications électroniques, le gouvernement a exonéré tous les impôts et taxes, conformément à la loi de finances 2021.Prenant en compte toutes les lois que le Congo a ratifiées, le pays est en avance par rapport à d’autres Etats africains. Ainsi, il a été choisi pour partager son expérience aux pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), a-t-il dit.Pendant deux ans, a-t-il poursuivi, tous les terminaux d’accès importés au Congo, notamment les téléphones portables, les ordinateurs portables, les tablettes électroniques, les caisses enregistreuses et les terminaux de paiement électroniques ne seront pas taxés, afin de permettre la pénétration de la téléphonie mobile.A son avis, grâce à ces appareils, les utilisateurs vont faire des transactions depuis leurs maisons sans se déplacer pour régler les factures de téléphone, de l’électricité, de l’eau et des impôts. .En outre, il a fait savoir que le Congo se prépare à cette grande ouverture sur une partie du monde en assurant, sur le plan national et international, la visibilité aux producteurs, aux artisans, aux commerçants locaux, afin qu’ils soient à la hauteur de ce grand marché compétitif à venir.A ce propos, le ministre en charge du numérique a souligné que les producteurs, les artisans et les commerçants vont valoriser leur savoir-faire et améliorer leur offre à travers la mise en place des sites marchands, véritables magasins virtuels à grande échelle.Malgré les réalisations faites, le développement du commerce en ligne se heurte encore et toujours à de nombreux obstacles liés aux contenus et aux contenants de ce type de commerce, a fait remarquer M. Ibombo.Cependant, il s’est dit confiant que l’internet sera le canal par excellence par lequel seront vendues à grande échelle les créations artistiques des artisans congolais, indiquant que le gouvernement travaille dans ce sens.Au sujet de la pénétration de la téléphonie mobile au Congo, il a fait savoir que le taux est de 109% au dernier trimestre 2021, avant d’énumérer les chiffres tirés des analyses conjoncturelles de l’Union postale universelle (Upu) dans le secteur du e-commerce. Ceux-ci sont estimés à 10% du taux de croissance mondial du marché du e-commerce, à 4.88 millions de dollars américains pour les recettes liées au commerce en ligne en 2021, à 30% du total des ventes de détail en ligne en 2030.Poursuivant sur les chiffres de ces analyses, il a dit que le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile est estimé par le GSMA pour l’année 2021 à un demi-milliard de personnes et à un milliard de connexions mobile en 2024.Par ailleurs, M. Ibombo a souligné qu’avec les dispositifs sécuritaires pris par les Etats en vue de protéger les populations du coronavirus, notamment la fermeture des frontières et la limitation des échanges et la mise en confinement des populations, les activités du commerce électronique ont connu un regain.Ainsi, il a dit que la crise sanitaire a permis de mettre en exergue la place de plus en plus prépondérante du e-commerce en tant qu’activité motrice du développement économique et de l’inclusion sociale.De ce fait, il a indiqué que le gouvernement entend poursuivre ses efforts pour favoriser le e-commerce dans le pays. «Conscients des enjeux et des potentialités liés au e-commerce, nous menons une réflexion sur la mise en place d’un observatoire du e-commerce pour suivre les tendances du marché local et régional», a-t-il ajouté.D’après lui, la mise en place de cet observatoire permettra aussi d’évaluer les perspectives économiques à l’aune des réalités africaines, de prévoir et d’anticiper sur les compétences techniques et les emplois, de s’assurer des modalités de paiements appropriés et de mesurer l’adaptation de la règlementation pour préparer les TPME du Congo ainsi que les startups au grand marché africain de la Zlecaf.